Léa en vadrouille: Week end découverte

-1 - le trajet .
Vendredi, vers 16 h., Delphin, que nous attendions, est enfin arrivé avec deux taxis pour notre excursion. Des petits problèmes, notre véhicule (de Francine et moi) est tombé en panne en plein centre de Cotonou. Il a fallu pousser la voiture et se ranger pour libérer le carrefour ...

Le capot soulevé, le chauffeur dévisse, visse, met un peu d'eau et miracle, le moteur redémarre...

Pierre, le coordinateur principal de Double Sens est venu remettre quelques papiers à Delphin.

Une demi heure plus tard , l 'autre véhicule avait à son tour un problème semblable ...
On a réussi la traversée de Cotonou, capitale administrative du Bénin.

Malgré les pannes des deux voitures, nous nous sommes quand même tous retrouvés à Porto Novo dans un charmant hôtel ...

-2 - Le centre SonghaÏ à Porto Novo .

Inauguré en 1985, le centre Songhaï, d’une superficie de 15 hectares, est devenu une ferme modèle.

C’est un établissement de formation à l’agriculture, à l’élevage et à la pisciculture intégrés .

--Formation gratuite de 2 ans pour les Béninois et payante pour les stagiaires venant d‘autres pays

Tous les déchets y sont réutilisés.

Cette organisation a été mise au point par un père dominicain d’origine nigériane qui a vécu plusieurs années en Californie.

Elle a essaimé cette technique dans 3 autres centres au Bénin

à Parakoude (terrain de 240ha),

à Savalou dans le nord ( terrain de 300 ha),

et près de Lokossa (terrain de 30 ha) près de la frontière du Togo où on cultive du riz).

Après ces quelques renseignements,

La visite durera deux bonnes heures

Notre guide Amour nous dirige vers l’atelier mécanique où des presses (pour huile de palme et manioc), couveuses à pétrole, égreneuses et moulins à maïs, décortiqueuse d’arachide, four solaire ….

Une belle collection de machines neuves à vendre et gardées dans le secret (photos interdites).

Ensuite, pendant une heure et demie, nous avons suivi Amour à travers les ateliers de fabrication de produits maison (jus de fruits, yaourts, pâtés, savonnettes aux parfums variés, etc…), les granges aux récoltes (graines de maïs, soja, de noix de palme, des racines de manioc, de tarauds, d’ignames, etc …) et les grandes parcelles cultivées (plantes ornementales mises en pots pour vendre, les cultures variées pour conditionner ensuite).

Nous avons aussi longé les bassins d’élevage des poissons, traversé les élevages de poules, dindons, canards, pintades, lapins, escargots, ragondins ..

etc…

§§

Le centre Songhaï fait également office d’hôtel. Les bâtiments sont dispersés au milieu des cocotiers. Les chambres sont très confortables, spacieuses. Au dîner et au petit déjeuner, nous avons savouré les produits maison. Tous les cinq, nous avons apprécié ce cadre agréable en pleine nature très reposant.....

Après être passés à la boutique pour acheter quelques bons produits, nous avons récupéré nos sacs et direction le centre ville de Porto Novo en zems .Quelle circulation! nos six zems (cinq plus notre accompagnateur Delphin) se faufilant entre les voitures et les autres zems …

-3 - Le jardin des plantes et de la nature .
.

Nos six zems nous ont déposés prés de l’Assemblée Nationale. Ce quartier, situé sur une vaste forêt sacrée, fut le domaine d’un gouverneur français qui en fit son palais avec ses dépendances.

En 1895, il créa un jardin d’essai pour plantes tropicales. Abandonné pendant de nombreuses années, amputé par l’agrandissement du quartier administratif, ce jardin est sauvé grâce aux efforts de l’école du patrimoine africain.

Aujourd’hui, divisé en deux parties séparées par la route: un espace de détente avec jeux, terrasses avec tables pour pique nique

et le jardin avec des arbres gigantesques (très souvent considérés comme sacrés par les Béninois), l’iroko, le cajoutier, le kapokier, le kola, le saucissonnier, le muscadier, le caféier, le jacaratia…etc.

..Notre guide nous a promenés d’arbre en arbre, contant de petites histoires à l'ombre de chaque …

Après avoir fait le tour du quartier, Delphin cherche un moyen de transport. Nous reprenons 6 zems pour aller à Adjarra, petite ville située à une dizaine de Km , au nord de Porto Novo

-4 - Delphin a perdu une Blanche !
Nos six véhicules se faufilent au milieu d’une circulation dense. Nous faisons confiance à nos pilotes qui se fraient un chemin. Le parcours se termine par quelques km de piste rouge très abimée (cela devient du moto-cross!). Nous arrivons à Adjara. Au centre du village, nous sommes accueillis comme toujours par « Bonne Arrivée Yovo ». Alphonse a préparé un repas dans le grand maquis chez Houssou ( porc grillé, sauce à base de sang de porc appelé hankpètè, épices verts, épices rouges, sauces au poivre, aux oignons, et petites bananes rouges pour le dessert). Une grosse surprise nous attend, un zem manque! Inquiétude du groupe et surtout du mari Claude, car c’est Valérie qui manque! Quinze minutes d‘attente, Delphin part à sa recherche! l’attente se poursuit et on finit par apprendre que Valérie s’est réfugiée au Centre Songhaï , le seul endroit de Porto Novo connu puisque nous y avions passé la nuit. Grand soulagement dans le groupe….

Nous commençons à grignoter, et une dizaine de minutes plus tard, Valérie et Delphin nous rejoignent à notre table…

-5 - Découverte du village Adjara .
Le déjeuner terminé, nous déposons nos sacs et suivons notre nouveau guide Alphonse. Il nous emmène dans les ruelles de son village. Nous empruntons de petits sentiers riches de souvenirs car trajets des villageois fuyant les négriers…Soudain Alphonse pousse un grand cri : c’est un signal ! un piroguier sait ainsi qu’il est attendu. Des enfants se baignent pendant que les mamans font la lessive… Les plus courageux mettent les pieds à l’eau, léa n’a pas le temps de se déchausser et se retrouve dans les bras du piroguier qui la dépose dans la barque. Alphonse fait de même avec Fabienne

…

Quel calme, nous circulons sur une petite rivière, parmi les roseaux , les palmiers raphia pour arriver à un autre village et assister à la fabrique de vin de palme (alcool entre 70 et 80 degrés).

Nous entrons dans de petites cases, ce sont des ateliers de vannerie. Les poussins violets nous intriguent : on les teint pour échapper aux éperviers! Après trois heures de marche, nous reprenons une pirogue chargée de bois et descendons la rivière noire qui serpente au milieu d’une végétation luxuriante…

19h ,la nuit est arrivée. A tour de rôle, nous prenons une douche à l’Africaine. Dans un petit coin , quelques seaux remplis d’eau, une gamelle et un savon nous attendent. Valérie, la moins routarde du groupe, finit par accepter la situation et apprécier le bien être de l’eau froide après les évènements de la journée…..
Dîner dans la famille d’Alphonse sous les étoiles (poulet grillé et piron) au son des tam-tams, jambés. Les enfants de la famille( 2 ans à 10 ans) dansent et chantent devant nous…

Francine et Léa commandent des jambés personnalisés car Alphonse les fabrique lui-même.

Un petit tour au WC ( un trou de 20cm de diamètre dans une plaque de béton nous oblige à bien viser!) et nous regagnons notre dortoir. Une très bonne nuit pour Fabienne ! Une moins reposante pour les quatre autres à cause de la chaleur sans doute.

-5 - Dimanche matin
Réveillés par les bruits extérieurs, nous sautons du lit, refaisons nos sacs et un brin de toilette pour aller déjeuner au centre du village à la cafétaria : une case enfumée.

Nous nous installons donc dehors, devant une table où sont déposés cinq bols, cinq pains, un pot de nescafé et une boîte de lait concentré fabriqué en Malaisie.