Nous y pensions depuis une dizaine de jours ! Qu’ allions nous faire ? Et où ?
Nous avons loué un espace 7 places, négocié 40 000 francs CFA par jour , chauffeur et essence comprise.
Samedi matin, sept heures, nous étions tous les cinq prêts quand le chauffeur Rigobert est arrivé avec Delphin, qui nous a accompagné et guidé tout le week end . Nous avons apprécié son savoir et son excellente connaissance des lieux visités.
Nos sacs chargés, le plein d’essence fait (50 litres d’essence trafiquée provenant du Togo, vendue le long des routes dans des bonbonnes et bidons), nous voici partis pour 6O km de pistes rouges, poussiéreuses et pleines de trous.
Le chauffeur est obligé de slalomer sur la RN1…. A Allada, nous trouvons la RN 2( Cotonou, Abomey). Cette route bitumée est parfois bien abimée elle aussi. Les villages défilent Houegbo, Dame, Agon, Séhoué, Massi, Zogbodomé et enfin BOHICON où nous arrivons vers 10h.30.
2 - Agogointo-Zoungoudo à Bohicon
Là, avec un guide, nous visitons un antique palais souterrain, édifié certainement au XVIème siècle et découvert en 1998 lors de la construction de la route goudronnée. Visite des abris souterrains : une série de caves creusées à 10m sous terre dans un sol ferrugineux formaient des habitations et refuges pour les guerriers du roi d’Abomey contre les Yoruba venus du Nigéria. La visite, très intéressante, se poursuit dans un grand parc où se dressent des baobabs, des manguiers, des tecks….j‘y ai vu des termitières, une découverte pour moi..
Notre guide est passionné par la préservation de la faune et la flore, ils ont débuté la création d’un jardin ornemental avec élevage de papillons.
3 - chez Monique
Nos ventres criant famine, nous repartons à Abomey, au restaurant « à la lune »chez Monique. Nous déjeunons sous une paillotte, dans un luxuriant jardin, où sont exposées de nombreuses statues en bois, parmi des immenses tecks. J’ai découvert la pâte rouge appelée amiwo, avec un bon poisson grillé pour 3 000 F, soit 6 euros.
4 - La visite du musée d’Abomey
La visite du musée d’Abomey, où l’on remonte toute la dynastie royale des rois du Dahomey. C’est une excellente entrée en matière pour découvrir l’histoire du Bénin.
Treize monarques se sont succédés à la tête du royaume du Dahomey. Nous avons commencé par la salle des 13 trônes, sculptés dans du bois de fromager. Le trône de Ghezo est monté sur …4 crânes humains . Chaque palais a sa cour intérieure, nous avons visité le palais de Ghezo (1818 à 1858) et celui de son fils Glele (1858 à 1889) .
Nous avons vu le monument funéraire de la reine, mère de ghezo : il paraît que le sang des captifs égorgés a été mélangé au ciment ayant servi à la construction. Avant le monument funéraire de Glele, on passe devant l’endroit où quarante et une de ses épouses (toutes volontaires) ont été enterrées vivantes lors des funérailles du roi …
La royauté d’Abomey était parfaitement organisée, la cruauté des rois était terrible et le « premier ministre » cumulait sa fonction avec celle de bourreau. L’administration était très structurée avec un clergé omniprésent. Béhanzin, le dernier roi du Dahomey (1889-1994) et son armée de femmes, les célèbres amazones, ont résisté jusqu’au bout. Il refusa de signer la capitulation et écrit une magnifique lettre d’adieu. Il est mort déporté en algérie, en 1906 à Blida.
La population locale vénère encore ses rois, tous les cinq jours des femmes viennent se’ recueillir sur la tombe de Glélé et lui portent des offrandes.
La guide était passionnante et passionnée. En discutons, nous apprenons qu’elle est doublement princesse( princesse par son père et aussi par sa mère). Delphin , nous a appris que, lui aussi était un prince par son arrière grand père, mais qu’il ne pourra jamais régner!
Pas de photos : appareils déposés dans des coffres à l’entrée… cela est décevant car sur les murs il y a de magnifiques bas relief. C’est une visite très émouvante
Pas de cartes postales du musée ….. Donc pas de photos ici .
PS merci Fabienne pour ton aide à la rédaction de ce paragraphe. Tu adores l’histoire . Tu as été gâtée par cette visite et sa guide.
5 - la place Goho, dînner et retour à la villa d ‘Abomey
A l’entrée de la ville, au milieu de cette place Goho, se dresse une grande statue de Béhanzin. C’est là, que le roi, après avoir longtemps résisté aux troupes françaises, se rendit au général Dodds, en 1894. Il est déporté en Martinique, puis à Alger où il mourra le 10 décembre 1906.Cette reddition n’est pas perçue comme une faiblesse, mais comme un acte courageux visant à sauver son peuple.
Fatigués par la chaleur, nous dînons d’une salade au maquis du stade et regagnons la villa d’Abomey, 2ième centre de Double Sens.
6 - Dimanche matin :
Petit déjeuner dans un café et départ pour Lokossa 3ième centre de double sens
Visite rapide de la villa qui nous a hébergés pour la nuit. Petit déjeuner très sommaire (pain, thé ou café avec boite de lait concentré, c’est tout ! )dans une cafétéria sur le bord de route. Nous repartons ensuite pour Lokossa ( 3ième centre de Double sens) situé à 85 km soit deux heures de route.
Quelques minutes pour voir la villa et nous aurons encore 8 km à faire pour atteindre Athiémé qui signifie ‘arbre blanc’.
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7 - Athiémé et notre guide Barnabé .
Il nous attend et va nous faire découvrir sa ville en parcourant ses rues à pied. C’ est une ancienne ville coloniale où les grands bâtiments tombent en ruines. Les crues importantes du Momo ( fleuve frontière) ont fait fuir ses habitants qui se sont réfugiés à Lokossa. Ville de 30 000habitants qui vit de la pêche et de son agriculture locale maïs, manioc, ignames, ses palmiers à huile; (le café, le cacao, le coton ne sont plus cultivés ) Nous passons devant le marché, l’école, la mosquée, La poste…. Nous traversons l’hôpital, l’église catholique, et nous entrons dans le cimetière coloniale. Barnabé dit qu’il est mal entretenu car l’herbe pousse trop vite! Nous apercevons quelques tombes, la plupart des palaques ont disparues, seules quelqu’unes sont lisibles.
Nous poursuivons notre chemin et curieux de tout, nous nous arrêtons sous un calebassier, puis devant une porte avec l’inscription 3/3 (cela signifie que les 3 enfants ont reçu le vaccin de la polio, et nous apprendrons plus tard, que c’est la maison de Barnabé). Nous continuons et passons devant la vieille mosquée, puis la maison du premier colon, et enfin devant la case du fétiche vaudou qui garde l’entrée ou la sorte du village . Nous discutons avec des garçons, qui en plein soleil, font des toits en chaume ( branches de cocotiers sans doute) de quelques casesneuves .
- 8 - Le Fa
Barnabé nous conduit chez le ‘FA’.
Le fa est une science divinatoire .....
On peut l’étudier dans une université à Londres et au Nigéria.
Nous allons tous (sauf une) le consulter.
II manipule ses objets ( coquillages, grosses graines de plantes, plumes, chiffon rouge et blanc en prononçant nos prénoms et des « ka ka ka ka … »
Chacun son tour, on doit se poser une question, prendre dans nos mains les 4 coquillages et le billet de 5 000 francs CFA., les déposer ensuite devant lui.
Il réfléchit; « à chaud » (nous aussi car 8 dans une petite pièce), balance ses 3 colliers devant lui en prononçant ses paroles incompréhensibles.
Il faut prendre 2 des 4 coquillages, les frotter entre nos mains et les cacher dans l’une d’elle. Là , il en déduit que oui, notre question est donc positive. Il implore ses Dieux et un dialogue s’établit entre le Fa et Delphin, qui nous donnera les réponses et offrandes à faire pour que nos vœux soit exaucés….
Tous les quatre, nous serons un peu surpris par ses révélations. .
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Francine, très rationnelle, est plus dubitative.
Elle trouve que les propos du Fa sont dans l’ensemble très généraux, ainsi chacun peut s’y reconnaître …il avait peu de chance de se tromper, et le classe dans la catégorie de nos voyants….
Mais pour chacun, ses paroles se rattachent à une partie de notre vie ! ! ! ! !
Quelques soient nos opinions, c’est de toute façon très intéressant d’assister à cette consultation,
cela fait partie de la culture africaine.
10 - Le fleuve frontière : le MONO
Le Mono prend sa source dans le nord est du Bénin. Il se jette dansl'Océan Atlantique près de Grand Popo à la bouche du Roy.Il sert de frontière dans sa partie sud.
Il est une voie naviguable,pour relier deux villages, pour aller au Togo. Ses eaux servent pour se laver le corps, laver le linge et la vaisselle... On y pratique la pêche. les enfants s'y baignent...
9 - Le déjeuner et la pluie comme sieste
Nous prenons des zems, nous faisons une courte pause devant la maison de Barnabé pour récupérer tout le nécessaire pour le pique nique. Nattes, assiettes, couverts …
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Au menu du poisson cuisiné avec tomates et oignons avec du riz, tout est délicieux.
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Un homme passe avec un gros serpent trouvé dans les hautes herbes qui longent le fleuve.
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Nous installons les nattes sous un énorme frangipanier, et débutons une courte sieste qui va être rapidement interrompue par un gros orage. Deux heures d’une pluie torrentielle, beaucoup court sous la pluie pour se mettre à l’abri, d’autres choisissent de poursuivre leur activités : baignade, lessive ….
Nous, nous avons la chance de pouvoir nous mettre à l’abri dans le véhicule. Un problème : il faudrait ramasser la vaiselle qui est restée au pied de l’arbre. Delphin, bien que le plus proche refuse de se mouiller et c’est notre pauvre chauffeur Rigobert qui se dévoue, pendant que nos " Hou ! Hou! Hou ! "Delphin !retentissent dans la voiture !
Rigobert se dévoue. Le parapluie d 'une main, il attrappe et range la vaisselle avec l'autre . Il nous rejoint dans la voiture avec un magnifique sourrire en entendant nos cris réprobateurs....
11 - incertitude : Deux camps se forment
L ' orage se prolonge et la température chute de plusieurs degrés .... Le sol est trempé. Nous devons contourner les mares d'eau pour regagner le petit bar du village où des hommes se sont déjà réfugiés . Un café, un thé ou une béninoise (une bière) nous réchauffe et nous aide à patienter...
12 - Bonjour le Togo
Barnabé parlemente, nous fait descendre la berge et après quelques acrobaties nous nous retrouvons assis dans la pirogue.
Heureux de retrouver notre véhicule, nous disons bravo à notre chauffeur Rigobert qui avait une lourde tâche… nous ramener à notre villla de Ouida .... La nuit est tombée . Le trajet est assez rapide, malgré toutes les difficultés rencontrées : route en très mauvais état ( trous énormes), vélos et zems non éclairés, piétons qui traversent et que l’on voit à peine, et enplus, la fatigue du week end …
A la villa, une bonne douche est agréable car nous étions devenus des peaux rouges avec les poussières de la piste. Un petit repas au maquis proche nous remet en forme.
Tous très heureux de notre super week end…….
Merci Delphin, Rigobert, Barnabé pour toutes ces découvertes …..
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